Les agrandissements de DOUBLE 8mm en 16, de SUPER 8mm en 16 ou 35mm, de 16mm ou SUPER 16mm en 35mm, sont réalisés sur internégatives ou intermediates qui serviront au tirage d'un nombre quelconque de copies.
Un premier étalonnage intervient à ce stade pour obtenir un internégatif de densité optimale qui pourra être étalonné plus finement encore, et plan par plan, lors du tirage de la copie zéro, par tout laboratoire professionnel.
Tout tirage sur internégative est fourni avec sa première copie de contrôle afin de permettre une vérification immédiate du résultat. Cette copie de contrôle, tirée à lumière unique, servira de base pour l'étalonnage fin de la copie zéro ainsi qu'à la synchronisation des bandes son en prévision du mixage et du tirage de la bande sonore.
Cette technique traditionnelle et éprouvée ne fait appel à l'original qu'une seule fois et le préserve des multiples passages en tireuse que nécessitent les agrandissements directs en positif de projection.
L'utilisation de pellicules "inter" présente un autre avantage très important : les effets spéciaux classiques tels que fondu, image figée, ralenti, accéléré,inversion de mouvement, sont réalisés pendant l'opération de gonflage.
Ils ne nécessitent donc pas de passage supplémentaire en truca : la qualité d'image (granularité, contraste, couleur et netteté) reste ainsi constante.
La qualité globale du gonflage reste très dépendante de celle de l'original.
Quelques conseils et observations sont accessibles ci-dessous.
Lorsque l'original SUPER 8mm est un inversible, par exemple la Kodachrome K40, 2 étapes seulement sont nécessaires pour aboutir à une copie de projection 16mm, SUPER 16mm ou 35mm.
Si l'original SUPER 8mm est un négatif, par exemple la KODAK MXR 200T, la copie de projection est obtenue après 2 opérations de tirage : le gonflage produit un "intermediate" POSITIF duquel est tiré un "intermediate" NEGATIF qui servira au tirage des copies POSITIVES.
avec les différentes focales susceptibles d'être utilisées. Si la caméra ne comporte qu'un zoom, faire le test à quelques focales repérées. Il est fréquent que la qualité ne soit pas constante mais résulte d'un compromis. Il est donc intéressant de savoir quelles sont les positions du zoom à éviter pour des prises de vues à focale fixe (la légère différence de "piqué" ne se discerne pas pendant un mouvement de zoom). A défaut de mire de netteté spécifique, choisir un sujet aux lignes géométriques bien nettes, un building par exemple, et un éclairage assez contrasté
La mire de fixité la plus simple est une croix noire tracée au marqueur sur fond blanc. Elle sera filmée une première fois, la caméra étant parfaitement bloquée sur un trépied. La mire sera alors décalée de quelques millimètres horizontalement et verticalement. La pellicule ayant été rembobinée en chambre noire ou dans la caméra, si celle-ci le permet, filmer la mire une seconde fois. Les deux prises de vues doivent être sous-exposées de 1 diaphragme.
En projection, un manque de fixité verticale montrera un mouvement relatif des 2 lignes horizontales de la mire et on pourra suspecter un problème de griffe usée ou de presseur arrière défectueux ou encore une pellicule périmée dont le pas de la perforation n'est plus dans les normes. Un manque de fixité horizontale montrera un mouvement relatif des 2 lignes verticales de la mire. Il signifiera un maintien latéral insuffisant de la pellicule dans le couloir de prise de vues, dû sans doute à un presseur latéral défectueux.
En SUPER 8mm, il n'est pas évident de rembobiner le film dans sa cassette.
On pourra quand même, en chambre noire, essayer de repousser, à la main et avec précaution, une longueur suffisante de film vers le compartiment débiteur. Il est difficile de bourrer plus de 200 images de cette façon mais cela suffit pour projeter ce test en boucle.
Cette technique de double exposition permet de s'affranchir du manque de fixité éventuel du projecteur.
La netteté et la fixité peuvent être améliorées par le presseur de precision fabriqué par GK FILM.
surtout si la caméra est automatique car un tarage de la cellule peut être nécessaire pour éviter une tendance à la sous ou la surexposition.
Si on a le choix entre divers types d'émulsions, sensibilité, contraste, couleur, granulation sont autant d'éléments qui peuvent être déterminants.
Ici, tout est affaire de choix du chef opérateur en fonction du sujet et des conditions prévues pour le tournage.
J'ai obtenu de très bons résultats au point de vue définition à partir de la KODACHROME (40 ASA) mais aussi à partir de l'EKTACHROME (160 ASA) qui permet le tournage en lumière faible et dont le grain, qui pourrait faire hésiter à gonfler, peut constituer au contraire un facteur esthétique intéressant.
Seuls les imbéciles ne changent pas d'opinion, paraît-il.
C'est très heureux car je dois rectifier mon opinion concernant l'utilisation de pellicule NEGATIVE en vue d'un gonflage en 16, Super 16 ou 35mm.
De récents essais m'ont démontré que mes craintes à propos de la perte de qualité globale due aux 2 opérations de tirage n'étaient plus fondées.
Je rappelle que Kodak a mis sur le marché une pellicule Super 8 négative, la 7274 VXM, dont la sensibilité est de 200 ASA en lumière artificielle et de 125 ASA en lumière du jour (avec un filtre Wratten 85). Cette pellicule était principalement destinée à l'exploitation en vidéo.
Son gonflage en Super 8mm nécessite 2 opérations de tirage contre 1 seule lorsque l'original est une pellicule inversible (Kodachrome ou Ektachrome). En effet, la première opération, le gonflage proprement dit (avec ou sans effets spéciaux), fournit un positif "intermediate". Celui-ci doit être tiré à son tour pour obtenir le négatif "intermediate" qui servira au tirage des copies d'exploitation.
Ces derniers essais de gonflage de cette négative S8 en 35mm ont été tout simplement étonnants.
Le seul handicap reste l'augmentation globale du prix du gonflage, dû évidemment à la phase de tirage supplémentaire. Mais les qualités de netteté, de couleur et de contraste sont très intéressantes. Enfin, sa plus grande sensibilité permet des prises de vues dans des conditions d'éclairage impossibles auparavant.
J'engage donc les réalisateurs et les chefs-opérateurs à tenter l'expérience. Un petit gonflage-test d'une à 2 minutes sera suffisant pour les convaincre...
Commander si possible toute la pellicule nécessaire afin de travailler sur le même lot d'émulsion et si le stress de l'attente des rushes n'atteint pas une intensité insupportable, limiter le nombre de développements en conservant la pellicule exposée en frigo.
Ces tests de fixité et d'émulsion permettront aussi de vérifier si la caméra, le projecteur destiné à visionner les rushes et la visionneuse ne provoquent pas de rayures du côté de l'émulsion.
Ces rayures apparaûtront colorées et ne pourront pas être masquées par le tirage "antiscratch". Sa "magie" n'agit que pour les rayures du côté support, qui apparaissent noires en projection. Seul sauvetage possible : dans le cas d'une rayure près des bords de l'image, le coefficient de gonflage peut être augmenté de façon à recadrer l'image sans cette rayure.
du couloir, du presseur et de l'objectif devra être soigneusement surveillée. Un grain de poussière abrasive qui se cale dans le bas de la fenêtre pendant le chargement signifie peut-être une prise de vues irrécupérable.
sera vérifiée fréquemment. Si la caméra est équipée d'un système d'exposition automatique, il vaudra souvent mieux le débrayer et utiliser un bon photomètre. Sinon, il sera important de sélectionner soigneusement le champ de mesure et de bloquer le système lorsque l'exposition correcte a été déterminée.
Il est en effet très désagréable qu'un paysage s'assombrisse tout à coup parce qu'un personnage en chemise blanche vient occuper une partie du champ.
Règle importante : si on travaille en inversible, il faut éviter à tout prix la surexposition et en négatif, exposer pour les zones denses pour éviter la sous-exposition et conserver du détail dans les zones sombres de l'image.
Dans la mesure du possible, n'utiliser qu'une seule caméra si l'on veut éviter que la barre inter-image ne saute lors du passage d'un plan filmé avec l'une, à un plan filmé avec une autre. Même 2 caméras de même marque peuvent montrer une petite différence dans le positionnement des images derrière la fenêtre de prise de vues, différence qui sera amplifiée par le gonflage.
D'autre part, si les objectifs sont de marques différentes, on peut se retrouver avec des ambiances plus ou moins "froides" ou plus ou moins "chaudes", selon l'optique utilisée et son traitement antireflet.
seront évités dans la mesure du possible. On leur préférera les plans moyens, rapprochés et les gros plans.
du cadre est un autre facteur de meilleure lisibilité. Les caméras SUPER 8 sont en général trop légères pour ne pas répercuter la simple respiration du cameraman sur le cadrage...
L'emploi d'un trépied ou de supports improvisés devra être envisagé aussi souvent que possible.
Les prises de vues seront un peu plus longues que strictement nécessaire (voir plus loin : "Les chutes sont précieuses").
naturel ou artificiel, devrait de préférence être plutôt doux. Eviter le plein soleil avec ses ombres très dures. Utiliser si possible des panneaux réflecteurs pour "déboucher les ombres".
Les pellicules inversibles sont destinées à la projection et sont donc fortement contrastées. Le gonflage par tirage
augmente encore, par sa nature même, le contraste de l'original.
Le STUDIO GAMMA a recours à un développement particulier et peut aussi proposer le "flashage" de l'internégative pour compenser ce phénomène. Le résultat du "flashage" s'est révélé très satisfaisant malgré le surcoût qu'il entraine car, s'il agit peu sur les hautes lumières, permet de dégager les parties les plus denses de l'image et d'améliorer la lisibilité des détails dans ces zones sombres.
Le soin et la propreté sont évidemment impératifs.
Les collures peuvent être réalisées soit à la colle, soit au scotch "double face".
La colleuse doit être en très bon état et doit aligner parfaitement les 2 bouts.
Malheureusement, je ne connais pas de colleuse idéale. Toutes manquent de la précision qui serait nécessaire pour un passage en douceur des collures pendant le gonflage.
L'idéal est un prémontage "large"
1° en laissant un nombre quelconque d'images en trop en début et fin de chaque plan. Ces images seront aussi gonflées mais l'internégatif en sera nettoyé. Les collures de l'internégatif seront pratiquement invisibles en 16 et Super 16 et totalement invisibles dans le cas d'un gonflage en 35mm. Surtout, on évitera la petite secousse qui accentue le changement de plan et qui est pratiquement inévitable lors du passage d'une collure du Super 8. Cela permet aussi de peaufiner les raccords à l'image près.
2° en laissant systématiquement 10 images en trop en début et fin de chaque plan. Ces images seront sautées lors du gonflage et aucune collure ne sera visible sur la copie positive du gonflage. C'est la solution idéale si le montage ne requiert pas une précision importante puisqu'elle fournit un inter sans collures mais elle majore le gonflage de 10%
Les chutes sont précieuses :
lors de la préparation du gonflage, des essais systématiques sont réalisés à partir des images originales. Ces essais en densité et en correction de couleur sont développés et tirés en positifs. C'est la technique traditionnelle de la "bande courte" qui permet d'évaluer très exactement les lumières requises pour le tirage et plus aisément que sur un moniteur vidéo.
En général, cela m'oblige à sélectionner des passages caractéristiques de l'original pour effectuer ces essais. Cela suppose donc des chargements et déchargements successifs et délicats car la pellicule SUPER 8mm est peu maniable en comparaison de ses grandes soeurs 16 et 35.
Pour éviter de soumettre l'original à ces manipulations toujours délicates, la solution idéale est la constitution, au moment du montage du SUPER 8, d'une bande constituée d'une dizaine d'images de chaque plan, soit du début, de la fin ou des deux lorsqu'une différence importante existe.
Cette bande courte représente ainsi le film en raccourci et sert aux essais de gonflage, préservant le précieux original des manipulations citées plus haut.
Mais il faut avouer que cette situation idéale est aussi fréquente que le passage d'une comète... Et cela justifie sans doute ce souci d'information ...
sont réalisés pendant l'opération de gonflage assurant ainsi une continuité parfaite de la qualité.
Un fondu d'ouverture, une image figée, un ralenti, etc. peuvent ajouter une touche de finition peu commode sinon impossible à réaliser pendant la prise de vues en SUPER 8.
Mais bien entendu, cela doit être envisagé sinon à l'écriture du scénario, en tout cas pendant l'opération de montage.
seront simplement renseignés : "fin du 15ème plan (petite description) : fermeture en 48 images"; "début du 16ème plan (petite description) : ouverture en 120 images."
Nota bene : une "ouverture" de blanc vers l'image ou une "fermeture" d'une image vers le blanc sont en fait des fondus enchaûnés entre le blanc et l'image, ou l'inverse.
on tiendra compte au montage, des longueurs nécessaires au recouvrement :
un fondu enchaûné de 50 images entre deux plans de 100 images hors fondu sera possible si le matériel fourni consiste en 2 plans de 150 images, additionnés des éventuelles x images en trop pour le saut de collure.
Dans certains cas, le fondu enchaûné pourra être remplacé avantageusement par un passage du net au flou total et l'inverse, combiné ou non avec un enchaûné.
couper l'original x images après l'image qui doit être figée et coller une amorce dont la longueur est égale à la durée voulue MOINS ces x images supplémentaires.
même technique : coller une amorce qui représente la longueur finale.
Il est bon de savoir qu'une saccade devient perceptible au-delà de 3 X.
Mais un ralenti très saccadé de 12, voire 24 fois, peut constituer un effet intéressant quoique difficilement descriptible.
Les ralentis sont réalisés en filmant chaque image 2, 3 fois ou davantage.
Il est donc impossible, comme en vidéo, de faire un ralenti de 2,67 par exemple !
sont réalisés en filmant une image sur 2, 3 ou davantage. Même remarque donc : impossible de sauter 3,7 images ...
Evidemment, les durées des accélérés ne pourront pas être simulées par de l'amorce ...
peuvent rétablir un faux raccord passé inaperçu lors du tournage (attention à des signes de direction particuliers : inscriptions, montre, etc. dont l'inversion n'est pas possible).
sont sans commentaire. Elles peuvent être combinées avec des ralentis et/ou des accélérés.
est également fiable pour indiquer les endroits et les longueurs des effets : un fil blanc noué dans la perfo indiquera le début du fondu (ou de tout autre effet) et un fil noir en indiquera la fin. Une liste détaillera la nature des effets successifs.
mais bien refilmés dans le format final, soit 16 ou 35mm. Ils peuvent être réalisés en surimpression d'images en mouvement ou figées et comporter des mouvements de titres, des fondus, des effets de volet ou encore de l'animation (lettres blanches uniquement).
Les génériques sont généralement réalisés en collaboration avec le studio d'animation ANIWAY à Bruxelles : contacter Jacques CAMPENS tél. +32 (0)2 215 03 33.
l'opération de gonflage devrait idéalement être envisagée dès la préparation du tournage.
La concertation avec le "gonfleur" est aussi souhaitable très tôt, afin d'éviter les petites maladresses qui peuvent se révéler de sérieux écueils.
Ma préoccupation majeure étant de fournir les meilleurs gonflages, je me tiens à la disposition de toute production qui aurait besoin d'informations complémentaires.